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Le camping-car comme apport positif

Créé en 1999 à l’initiative de Jean-Jacques Descamps, ancien secrétaire d’État au Tourisme puis maire de la commune de Loches, le réseau des Plus Beaux Détours de France s’est donné comme ambition de faire sortir de l’anonymat, des communes de moyenne importance disposant d’un patrimoine touristique et culturel, jusqu’ici délaissées au profit des sites les plus médiatisés. Un pari gagné par ce réseau qui compte 105 communes réparties sur 72 départements et dont les utilisateurs de camping-cars sont de plus en plus friands. Alors pourquoi un tel succès auprès de nos amis camping-caristes, c’est la question à laquelle Xavier Louy, le délégué général du réseau, a bien voulu répondre en détail.

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Bientôt dix sept ans d’existence pour le réseau des Plus beaux détours de France auquel les utilisateurs de camping-cars sont de plus en plus fidèles. Comment cette histoire d’amour, entre camping-caristes et le réseau, est-elle née ?

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Xavier Louy est également auteur de nombreux ouvrages dont “Parlons Tourismes” aux éditions du Rocher

Nous éditons, grâce aux communes membres et à des partenariats avec des entreprises telles que Michelin, la SNCF, ERDF, La Poste, Antargaz et le Syndicat des véhicules de loisirs, un guide qui recense l’ensemble des communes du réseau, leurs points forts touristiques ainsi qu’un plan de ville. En 2002, nous avons commencé à réaliser une enquête et nous nous sommes rendu compte, par un échange avec les offices de tourisme des villes membres, que les utilisateurs de camping-cars étaient nombreux à demander notre guide. D’année en année, le taux de fréquentation des camping-caristes grandissait au point que nous avons décidé d’intégrer, dans nos démarches, le camping-car comme valeur ajoutée à nos indices.

Quel pourcentage les camping-caristes représentaient-ils ?

Il faut savoir que nous raisonnons en terme de lectorat puisque c’est notre guide, édité à plus de 200 000 exemplaires, qui nous permet de mesurer la fréquentation mais aussi le taux de satisfaction. A cette époque, nos retours, en matière de camping-caristes, se situaient entre 20 et 30% sachant que c’était un indice nouveau pour nous donc absent de nos statistiques.

C’est un chiffre conséquent qui reflète également l’engouement pour ce mode de loisirs et de tourisme. Quels sont les paramètres qui ont contribué à un tel succès auprès de cette population ?

Le camping-car est un véhicule conçu pour la mobilité. Par définition, pratiquer le camping-car ce n’est pas pour rester trois semaines dans un lieu. C’est, au contraire, pour être mobile. Le principe même de notre réseau c’est l’encouragement à la mobilité, allez de ville en ville en suivant le guide. Nos centres d’intérêts sont fondés sur des principes simples mais communs à tous que sont la culture, l’art de vivre, la gastronomie, les festivals, les marchés et bien d’autres animations encore. Et le profil des camping-caristes correspond pleinement aux centres d’intérêts que nos villes membres ont développés et qu’elles ont à mettre en valeur. La rencontre entre eux et nous était inévitable.

Pour autant, ces paramètres ne suffisent pas et l’offre de stationnement doit également être prise en compte. Où en est le réseau sur ce thème ?

Globalement, même s’il reste des efforts à produire, nos communes ont travaillé de façon conséquente sur l’accueil des camping-cars en matière de stationnement. Dans la majorité des cas, le stationnement sur la voie publique est présent. Les aires d’accueil ont également progressé sur nos territoires. Des communes rechignent encore à intégrer le camping-car dans l’offre touristique alors que d’autres comme Sisteron, où le C.L.C a d’ailleurs effectué un travail en collaboration avec les élus pour aider la commune à augmenter son niveau de prestation, ou encore Nogent le Rotrou, s’ouvrent de plus en plus à ce type de tourisme. La commune de Fougères a réalisé une prise de conscience importante sur le thème de l’accueil et propose une magnifique aire de stationnement pour les camping-cars, dans la ville. Au palmarès des Plus Beaux Détours recueillant 100% de satisfaction auprès des utilisateurs de camping-cars on peut également citer Uzerche, Obernai ou Baugé.

Le réseau mesure-t-il le niveau de satisfaction des utilisateurs de camping-cars et quels sont les chiffres ?

Fort de cette prise de conscience depuis 2002, nous avons mis en place un questionnaire et un jeu à l’intérieur du guide. Chaque possesseur du guide peut remplir un questionnaire de 5 rubriques nous permettant d’évaluer le retour de satisfaction. S’agissant des camping-caristes, nous avons trois types de réponses. Les contents à 100%, les mitigés et les insatisfaits. Les remarques sont souvent liées au tarif soit de la zone de services soit de la zone de stationnement. Cela peut être également lié à la situation géographique de la zone de stationnement par rapport au centre ville. Mais l’humeur du jour, en fonction de la météo, peut aussi influencer les réponses, ce dont nous tenons compte. Et puis, notre jeu, sous forme de cases à faire tamponner dans chaque point de retrait du guide, nous aide à mesurer quel type de touriste fréquente notre réseau. Et là nous avons l’agréable surprise de constater que l’utilisateur de camping-car, français comme étranger, est en constante augmentation. En 2015, le retour de lectorat de notre guide – près de 3 000 réponses – montre que 40 à 45% des gagnants sont des camping-caristes. De fait, notre réseau ne peut plus ignorer l’apport positif que constituent les camping-caristes. Enfin, il faut savoir que nous réalisons depuis 2006 des audits, effectués par Michelin sur la base de nos préconisations, et que les nouveaux critères qui ont été introduits, prennent en compte notamment la qualité des aires de services et de stationnement et que grâce à cela, nous espérons augmenter le niveau de satisfaction des camping-caristes en conseillant nos villes adhérentes sur les améliorations à apporter.

On imagine, fort de ce succès, que le réseau des Plus beaux détours de France a des projets de développement face à l’engouement que suscitent les villes du réseau auprès des camping-caristes ?

Bien sûr et nous réfléchissons, avec UNI VDL, organisation partenaire qui a contribué au développement de notre réseau auprès des utilisateurs de camping-cars, à la mise en place d’une signalétique permettant de favoriser la venue des utilisateurs de camping-cars tout en sachant qu’il convient d’être en conformité avec la législation en vigueur. Le logo des Plus Beaux Détours pourrait servir de signe de ralliement en divers endroits de la ville pour informer les utilisateurs de camping-cars que des zones de stationnement sont disponibles, à leur intention, afin qu’ils puissent stationner leurs véhicules dans les meilleures conditions.

guide-du-reseauNous constatons, au C.L.C, que le camping-car est également pratiqué par des élus locaux. Y a-t-il dans le réseau des Plus beaux détours, des élus camping-caristes ?

C’est très juste de souligner ce point puisqu’effectivement, dans le cadre de mes divers déplacements sur les communes du réseau, je rencontre ou j’apprends qu’il existe, au sein de la collectivité locale, des élus camping-caristes qui, par leur présence au conseil municipal, font avancer la cause des utilisateurs de camping-cars et permettent à nos communes de progresser dans l’offre d’accueil. Ce sont des alliés importants dans le cadre du travail que nous menons sur ce thème.

Les camping-caristes sont, en règle générale, des gens chaleureux, qui aiment le contact humain. Avez-vous des anecdotes à nous relater ?

J’ai une anecdote assez amusante qui symbolise bien l’intérêt que suscite notre réseau auprès de ces touristes. Fidèle utilisateur du guide, un camping-cariste nous a adressé, un jour, un cahier où il avait consigné avec sa femme ses 100 visites du réseau sur trois ans de périple. C’était très sympathique et fort de sens, pour nous, d’avoir reçu un tel compte-rendu de voyage. D’autres nous suggèrent d’élargir le réseau en intégrant plus de communes et ils nous proposent des noms. Tout ceci est très convivial.

Merci Xavier Louy pour le temps que vous nous avez consacré et très bonne continuation au réseau des Plus Beaux Détours de France qui séduit de plus en plus d’adeptes du camping-cars.

SYLVAIN DELEVAQUE
Un policier municipal bienveillant !

ACCUEILLIR LE CAMPING-CAR – 17.06.15

Policier municipal depuis 1994 avec un parcours professionnel qui l’a mené de la région parisienne (Hauts-de-Seine) en passant par l’Aisne avec les communes de Chauny et Villers-Cotterêts, jusqu’à Mimizan dans les Landes, Sylvain Delevaque est aujourd’hui chef de la Police Municipale depuis 2005. Chargé par le maire de sa commune de mettre en place une politique d’accueil conforme à la législation, celui-ci nous fait partager son expérience dans le cadre d’un travail collaboratif avec le Comité de liaison du camping-car.

sylvain-delevaque-01Quelle était la situation lorsque vous êtes arrivé sur la commune, en matière de stationnement des camping-cars ?

Il y avait une aire de stationnement sur la commune avec l’objectif d’obliger les utilisateurs à y stationner sans savoir à cette époque que la disposition prise par arrêté municipal était illégale. Et pour se faire, la commune avait mis en place de nombreux panneaux stigmatisant les camping-cars afin de faire appliquer les dispositions. Donc lorsque je suis arrivé en poste à la police municipale, je n’avais pas conscience de l’illégalité des dispositions et en toute bonne foi nous appliquions l’arrêté, en verbalisant les contrevenants, convaincus de proposer un accueil cohérent aux utilisateurs de camping-cars, sachant que la commune de Mimizan est largement fréquentée par ce type d’usagers et de touristes.

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Chef de la Police municipale, Monsieur Sylvain Delevaque a été un élément essentiel pour aider la commune à se mettre en conformité avec la législation et appréhender les enjeux liés à l’accueil des camping-cars

Comment avez-vous reçu les préconisations du C.L.C pour sortir de l’impasse juridique dans laquelle se situait la commune ?

Il faut préciser qu’avant de collaborer avec le C.L.C, la commune, par une volonté d’améliorer l’accueil en matière de stationnement des camping-cars, avait ouvert une seconde aire de stationnement et de services. Donc la collaboration avec le C.L.C nous a été très utile car nous avons eu en face de nous un interlocuteur qui n’est pas arrivé en terrain conquis pour nous obliger à aller dans une direction unique. Nous avons eu le sentiment d’avoir une association à notre écoute concernant nos problématiques, proposant des solutions, mais également, nous avons été particulièrement attentifs aux conseils donnés en matière de législation.

Quelles ont été les étapes de votre collaboration avec le C.L.C.

Dans un premier temps, il y a eu un rendez-vous en mairie avec les élus. Puis j’ai pris en main ce dossier comme interlocuteur privilégié avec le C.L.C. Ensuite, nous avons procédé à un audit de la signalisation qui nous a permis de nous rendre compte du nombre de panneaux non réglementaires à modifier ou à supprimer. Cela concernait également des barres de hauteur. Ensuite, nous avons listé les places et voies publiques où nous pouvions favoriser le stationnement des camping-cars en fonction du gabarit. Et évidemment, nous avons abrogé l’arrêté litigieux pour reprendre des dispositions générales ne faisant plus référence aux camping-cars.

En quelques mots, dites-nous ce qui a posé un problème à la commune et ce qui a été simple à mettre en œuvre dans le cadre de cette mise en conformité.

Ce qui a été assez simple, c’est de déposer les panneaux non réglementaires en les substituant à des panneaux conformes à la législation. En revanche, l’identification des zones permettant d’y faire stationner des véhicules d’un gabarit de 6 ou 7 mètres de longueur nous a posé un peu plus de problème, compte tenu des aménagements déjà réalisés. Et ce qui a été également difficile pour nous, ce fut de changer notre état d’esprit en matière d’accueil et d’être un peu plus répressifs, non pas envers les véhicules, mais bien envers les « mauvais » camping-caristes qui ne se comportaient pas correctement et qui nuisaient à l’ensemble des bons utilisateurs de ce type de véhicule. La commune a d’ailleurs adopté un arrêté réglementant la pratique du camping, sur les conseils du C.L.C.

Votre propos nous amènent logiquement à vous demander si depuis cette collaboration vous et les élus locaux, avez pris consciences de la différence qui doit être faite entre les problèmes de stationnement uniquement liés aux véhicules et les problèmes de comportement des individus ?

les camping-cars stationnent à nouveau sur les places et voies publiques de la commune

Grâce à une collaboration efficace entre le C.L.C et la commune, les camping-cars stationnent à nouveau sur les places et voies publiques de la commune dans le respect du code de la route.

Oui, tout à fait ! Cette collaboration avec le C.L.C nous a réellement permis de prendre conscience qu’il est important de dissocier les choses et que ce sont bien quelques individus qui portent préjudices à l’ensemble des utilisateurs de camping-car.

Vous parliez d’actions répressives, pouvez-vous quantifier le taux de verbalisations actuel pour des problèmes de comportement ?

Il est assez faible et occasionnel. Cependant, aujourd’hui notre réponse est claire et dès lors que nous avons fait l’effort de nous mettre en conformité avec la législation française, nous répondons aux usagers qu’ils n’ont pas à occuper la voie publique par des actions de camping et que s’ils souhaitent pique-niquer, la commune met à disposition de tous, des zones prévues à cet effet. C’est dans ce cadre d’ailleurs, que nous continuons à diriger les utilisateurs de camping-cars qui souhaitent stationner en dehors du cadre des dispositions générales du code de la route, vers l’aire de stationnement pour les camping-cars. Ces utilisateurs ont d’ailleurs bien compris la différence entre les deux notions de stationnement proposées.

Si vous aviez quelques conseils à donner aux élus locaux et autres responsables de police municipale qui vous lisent, quels seraient-ils ?

Je les engage à écouter vos recommandations et à travailler avec vous. Non seulement cela évite les recours contentieux toujours désagréables, mais cela permet d’obtenir des solutions qui répondent à la fois aux besoins des services de police, des élus locaux et des usagers. En ce qui nous concerne, cette collaboration a été efficace à cent pour cent.

PHILIPPE BOZ
Un chargé de mission convaincu et pro actif

Chargé de mission à la commune de Chauvigny, ce juriste en droit social, ayant débuté sa carrière dans la fonction publique comme directeur adjoint du personnel de la mairie de Poitiers, en 1993, est également un camping-cariste expérimenté. Aujourd’hui, l’une de ses missions est de s’attacher à la promotion touristique de la commune de Chauvigny et d’être un des référents territoriaux sur la question de l’accueil des camping-cars en collaboration avec plusieurs institutions dont la communauté de communes du Pays chauvinois et l’Agence touristique de la Vienne. Il nous explique l’ensemble de sa mission mais aussi les résultats positifs liés au bon accueil des camping-caristes.

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Votre arrivée sur la commune coïncide pleinement avec la volonté de la municipalité de faire de Chauvigny un point d’accueil pour le camping-car. Vous avez proposé la création d’une aire de services. Parlez-nous de cette démarche et de son succès.

Le fait d’être à la fois impliqué dans le développement touristique de la commune et d’être camping-cariste m’a permis d’apporter une expertise essentielle dans la réflexion sur l’implantation d’une aire d’accueil des camping-cars à Chauvigny. En 2000, nous avons tout d’abord réfléchi à un lieu pour accueillir cette aire de services et tout naturellement, le site du camping municipal s’est avéré être le lieu idéal. Sachant que l’objectif de la commune était de laisser la liberté de stationnement sur la voie publique, aux utilisateurs de camping-cars. Le camping est une destination connue donc facile d’accès, puisqu’à 300m du centre ville mais c’est aussi un lieu très agréable puisque arboré et jouissant d’un panorama privilégié sur la citadelle médiévale. Le camping étant ouvert sur une période limitée d’avril à octobre nous avons souhaité proposer deux solutions. Un accès libre à l’aire de services et un forfait stationnement et services dans le cadre d’une formule d’accueil.

Vous venez d’évoquer le droit de choisir son lieu de stationnement, où les utilisateurs de camping-cars peuvent-ils stationner sur la commune ?

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Philippe Boz un chargé de mission au profil atypique et pleinement engagé dans le développement touristique et l’accueil des camping-cars

En parallèle de ce projet d’aire de services au camping et du forfait accueil nous menions plusieurs projets dont un axé sur la volonté de faire la promotion de la ville sur divers supports spécialisés, notamment ceux destinés aux camping-caristes. Nous avons donc mené des actions de communication pour être présents sur des guides camping-cars de même que des lieux de stationnement sur la voie publique, ont été ciblés. Par exemple, une place aux abords de la cité médiévale a été retenue pour offrir un libre stationnement aux camping-caristes, à proximité de laquelle la commune a construit un bloc sanitaire. Mais la place centrale qui sert au marché le mardi et le jeudi est également une possibilité de stationnement et d’ailleurs ce matin deux camping-cars y stationnaient.

Sur les 15 dernières années comment l’accueil des camping-cars et de leurs utilisateurs a évolué sur la commune ?

Aujourd’hui l’aire de services au camping fonctionne très bien et sur ce seul site nous accueillons près de 3000 camping-cars à l’année. Sur l’ensemble de la commune, c’est un peu plus de 6000 camping-cars qui stationnent à Chauvigny tout au long de l’année, sur la voie publique. Nous ne constatons pas de problème particulier et les utilisateurs de camping-cars nous retournent leur pleine satisfaction quant à l’accueil que la commune leur réserve à la fois comme camping-caristes mais aussi au titre de touristes.

Vous accueillez également des événements par l’intermédiaire de clubs de camping-cars et cela a récemment donné lieu à une étude très intéressante. Parlez-vous de cette action positive.

Effectivement, en 2014 nous avons accueilli une association de camping-caristes qui, dans le cadre de son assemblée générale, nous a sollicité pour l’accueil de 200 véhicules. Nous leur avons ouvert le site du camping qui leur a offert une base de choix. Pendant une semaine, chacun a pu profiter des attractions touristiques. Mais en plus de ces activités, nous avions demandé aux responsables de ce club de mettre en place une collecte des justificatifs d’achat des camping-caristes afin de comptabiliser les dépenses réalisées hors les frais prévus par ce rassemblement. Le dépouillement de ces justificatifs nous a permis de constater que 6000 euros ont été dépensés en une semaine pour un total de 400 personnes. Soit 15 euros par personne. On peut donc logiquement estimer que la dépense totale est bien supérieure à cette somme.

Peut-on faire le détail des dépenses ?

(Ph.Boz nous montre les justificatifs) Cela va du restaurant à la boutique de souvenirs en passant par le marchand de journaux et même le coiffeur et le fleuriste. C’est dire l’intérêt économique que représente l’accueil des utilisateurs de camping-cars et cette opération est très facile à mettre en œuvre pour constater l’effet positif que génère cette population.

Donc, lorsque des élus locaux laissent entendre que la fréquentation de leur commune par les camping-caristes n’apporte rien sur le plan économique, c’est totalement infondé ?

Absolument. L’opération que nous avons mise en place témoigne d’une retombée économique positive.

Chauvigny est une commune partenaire du réseau des Plus beaux détours de France, forcément, elle fait aujourd’hui figure de référence, parmi d’autres, en terme d’accueil des camping-cars avec des expériences significatives ?

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Chauvigny, une commune disposant d’un patrimoine touristique remarquable

Je ne sais pas si nous sommes référents mais évidemment, avec d’autres communes du réseau nous disposons d’un potentiel touristique répondant parfaitement aux attentes des utilisateurs de camping-cars, et ce toute l’année. J’échange d’ailleurs régulièrement avec les autres communes du réseau sur ce thème et si autrefois ce n’était pas un réflexe que d’évoquer les camping-cars, aujourd’hui c’est devenu un élément essentiel. Il y a eu une prise de conscience.

Nous savons que toutes les communes ou les collectivités locales ne sont pas aussi enclines à aborder, de façon positive, ce thème de l’accueil du camping-car. Fort de votre expérience, quels conseils pourriez-vous délivrer aux élus, aux décideurs locaux ainsi qu’aux responsables de services pour porter un autre regard sur l’accueil de nos amis camping-caristes ?

Quand on ne pratique pas, on a forcément une vision un peu éloignée du sujet. Mon premier conseil, c’est de prendre des contacts pour savoir comment cela fonctionne. Aller à la rencontre des utilisateurs mais aussi des experts dans ce domaine comme le Comité de liaison du camping-car ou UNI VDL et son chargé de mission dont j’ai fait la connaissance dans le cadre d’une intervention lors d’un congrès des Plus beaux détours de France. Se tourner également vers des communes qui ont des actions positives à partager. Chaque ville à sa vérité et l’on peut comprendre que certaines communes puissent être dépassées par des volumes de véhicules à diverses périodes de l’année. La première solution passe sans doute par des propositions de lieux adaptés offrant paisibilité et sécurité. Egalement, penser au fléchage des zones. C’est important. Et dans ce cas, l’individu ne se sent plus exclu mais considéré et cela modifie considérablement les rapports entre les usagers et les collectivités.

Votre travail ne se limite pas aux seules actions communales ?

Effectivement, il y a une réflexion globale sur le département de la Vienne pour développer les actions touristiques, dans tous les domaines. La question du camping-car a été intégrée et naturellement je me suis impliqué dans ce travail avec l’Agence Touristique de la Vienne. Nous avons également impliqué le chargé de mission UNI VDL et consultant du C.L.C pour nous aider dans cette démarche. Globalement, il s’agit de réaliser un maillage au travers de multiples communes pour proposer, à la fois des zones de stationnement mais également des aires de services. Une première réunion avec le représentant UNI VDL/ C.L.C a eu lieu en septembre 2014 et une carte des zones d’accueil pour les camping-cars a été depuis publiées. Un autre objectif est de développer l’accueil à la ferme via divers réseaux, dont celui de France Passion pour aider ces exploitations agricoles, producteurs de produits régionaux de qualité, comme le miel ou le fromage de chèvre, à développer leur activité tout en mettant en valeur les spécialités régionales. C’est un travail sur plusieurs années qui sera mené par étape car l’objectif est de développer l’activité camping-car dans l’ensemble du département.

La Vienne nouvelle terre d’accueil des camping-cars avec Chauvigny comme commune de référence, voilà qui est positif. Merci Philippe Boz pour cet entretien et bonne continuation dans vos projets que nous suivrons avec intérêt.

PAUL CASTRYCK
Président du C.L.C. et camping-cariste averti

ACCUEILLIR LE CAMPING-CAR – 20.11.14

Paul Castryck fait le point sur la situation nationale en matière d’accueil des camping-cars. Une situation qui s’améliore nettement mais qui reste soumise à une prise de conscience collective en matière de comportement. Le véhicule en lui-même offrant toutes les garanties d’un respect total de l’environnement et d’une parfaite intégration paysagère.


paul-castryckLa pratique du camping-car a évolué ces 20 dernières années, en quoi cette pratique occasionne-t-elle des difficultés sur les territoires communaux ?

Il est exact que le nombre d’utilisateurs de camping-car a considérablement augmenté ces 20 dernières années, voire même ces 25 ans. Nous sommes passés d’un marché de niche à un phénomène de masse. La pratique du camping-car ne présente cependant pas plus de problèmes qu’avant dans la mesure où les aires techniques se sont considérablement développées à l’initiative soit des communes, soit des acteurs du tourisme. On compte également des initiatives privées comme des enseignes commerciales type Intermarché ou Super U qui ont compris tout l’intérêt de proposer sur leur parking un tel service.

Peut-on donc dire que d’un point de vue environnemental, la pratique du camping-car est devenue plus respectueuse de l’environnement ?

Oui, c’est incontestable. La multiplication des aires de service offre, comme pour les bateaux de plaisance, un gage de respect de l’environnement. C’est désormais très facile de vidanger les eaux usées d’un véhicule et de respecter l’environnement.

Pour autant ces aires ne sont pas gratuites.

C’est exact et nous essayons de faire comprendre au plus grand nombre d’utilisateurs que chacun doit participer au coût des charges locales, comme pour l’eau notamment. Les progrès technologiques ont facilité le paiement comme notamment les bornes par paiement électronique. Il est essentiel de différencier le paiement dû pour une escale technique et celui (éventuel) du stationnement. Le cumul des deux n’est pas pertinent dans la mesure où un utilisateur de camping-car souhaite parfois effectuer une escale technique sans pour autant stationner au même endroit.

Parlons justement du stationnement, n’est-ce pas là le point qui pose le plus de problèmes ?

Sur 90% du territoire et 8 mois dans l’année, un camping-cariste ne rencontre pas de problèmes pour stationner. Les difficultés apparaissent le plus souvent sur la période estivale de juin à septembre et pour les périodes de vacances scolaires. Les zones concernées sont généralement les communes à fort caractère touristique. Evidemment, ces communes ne peuvent qu’apprécier cette rançon du succès et se réjouir d’une telle affluence. En revanche, nous comprenons qu’il puisse y avoir des difficultés à gérer le flux de circulation et l’offre de stationnement quand une commune voit sa population être multipliée par 5 ou 10 en quelques jours.

Quelles solutions préconisez-vous ?

Tout d’abord, dans le cadre des échanges cordiaux que nous essayons d’entretenir le plus possible avec les collectivités locales, nous rappelons les règles fondamentales. A savoir qu’un véhicule de type camping-car est un véhicule automobile appartenant à la catégorie M1, la carte-grise du véhicule, délivrée par l’autorité administrative française, faisant foi. Un camping-car ne peut donc se voir exclu des dispositions générales liées au libre stationnement sur la voie publique.

Nous proposons donc plusieurs choses :

  • 1 – Le libre stationnement doit rester la règle,
  • 2 – S’il doit y avoir une réglementation par arrêté municipal, qu’elle soit motivée par la masse ou le poids, conformément au Code de la route
  • 3 – Les communes doivent aménager leurs zones de stationnement en tenant compte de l’ensemble des gabarits de véhicules au sein d’une même catégorie en l’occurrence M1.
  • 4 – S’il doit exister des zones plus particulièrement réservées au stationnement des camping-cars, que ces zones soit diluées dans l’offre de stationnement général et non l’objet d’une seule « aire de stationnement » comme nous le constatons trop souvent.

Que répondez-vous aux élus locaux qui se plaignent d’une présence prolongée de camping-caristes sur la voie publique ?

Le Code la route est très clair sur ce point. Un stationnement en un même point et en continu ne peut excéder 7 jours sauf si l’autorité investie du pouvoir de police décide d’abaisser cette durée pour tout type de véhicule.

La pratique du camping-car est souvent associée à celle du camping. L’association de ces deux notions sont-elles indissociables ?

Absolument pas ! La notion de camping naît lorsqu’un individu commence à s’installer sur un domaine où il n’y est pas invité et plus particulièrement lorsque la réglementation encadre la notion de camping. Stationner avec un véhicule sur la voie publique et déballer glacière, table, chaises pour se restaurer, constitue un acte de camping. En revanche, vivre à bord de son véhicule sans déballage autour, n’a rien d’illégal. Je rappellerai au passage que le C.L.C publie chaque année dans la presse spécialisée, un visuel sur le comportement positif à tenir et qu’il est bien précisé que le fait de déballer autour du véhicule sur la voie publique, constitue un acte de camping.

Qu’en est-il des offres de stationnement aux sports d’hiver ?

Ici, le problème est un peu différent de celui des zones littorales. Tout d’abord parce que les conditions climatiques peuvent se révéler dangereuses et qu’une commune peut contraindre les usagers à se conformer à des règles strictes de circulation et de stationnement. Pour autant, nous savons que lorsque les infrastructures d’accueil sont bien réfléchies, le stationnement des camping-cars ne pose pas plus de problèmes que pour les autres véhicules. Par exemple, la station de La Pierre-Saint-Martin est un excellent exemple. Cette commune, comme beaucoup d’autres, a mis en place des zones faciles d’accès au pied des pistes avec des aires techniques hors gel et des bornes d’alimentation électrique. Les maires sont satisfaits du retour économique lié à la fréquentation des camping-caristes.

Parlons à présent de l’offre d’accueil dans les campings. Selon-vous, cette offre s’est-elle améliorée ?

Tout d’abord, les gérants de camping doivent comprendre que la liberté de stationnement est un droit et qu’ils ne peuvent contraindre les utilisateurs de camping-cars à séjourner chez eux. Il en va de même pour les élus qui trop souvent se laissent séduire par l’opportunité de mettre les camping-cars exclusivement dans un camping. Cependant, une part non négligeable de camping-caristes aime séjourner dans un camping. Ils y trouvent un certain confort et une sécurité. Pour autant, ces usagers ne se sentent pas toujours bien accueillis sur l’ensemble de l’année dans la mesure où les gérants de camping voudraient profiter de l’aubaine « camping-car » uniquement lorsqu’ils ont besoin d’équilibrer leur chiffre d’affaire, c’est à dire en dehors des périodes estivales ou de forte fréquentation. Sans compter que d’octobre à avril, les campings ferment et ne consentent plus à faire d’efforts pour accueillir les camping-cars. Essayer d’obliger les camping-caristes à séjourner en terrain de camping est illégal et voué à l’échec, mais une politique d’accueil à la carte pour ce type de clientèle pourrait améliorer les rapports entre camping-caristes et campings.

Pour terminer, parlons de vous et de votre activité de camping-cariste. Jusqu’où vous emmène votre passion pour ce mode de loisirs ?

Je me déplace en France et à l’étranger soit à titre personnel soit dans le cadre d’autres fonctions associatives. La Turquie, la Grèce, le Maroc ou encore l’Italie sont des destinations touristiques qui ont constitué quelques-uns de mes récents déplacements. Je peux donc dire qu’en matière de camping-car la France n’a pas à rougir de son accueil. Au niveau du C.L.C nous contribuons à ce que cette attitude perdure et même s’améliore.

COULON
Un commerçant partenaire des camping-caristes

ACCUEILLIR LE CAMPING-CAR – 17.10.13

La pratique du camping-car, vecteur de développement touristique : une vérité qui s’illustre ici, à Coulon, capitale de la Venise verte, au cœur du marais poitevin. Commerçant natif de la région, Christophe Godard témoigne de son expérience qui lui procure une belle satisfaction.

Troussepinette, Gratte-Cul, Remède du Batelier et Pineau des Charentes sont, entre autres, les apéritifs maison proposés par Christophe Godard

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C’est au cœur du centre-bourg de Coulon, à deux pas de la Mairie, sur la place de l’église carolingienne de la Sainte -Trinité, inscrite aux Monuments historiques (dont la première pierre fut posée en 830), que se trouve le commerce, haut en couleurs, de Christophe Godard. En lettres blanches sur une toile de store verte est inscrit « Saveurs Régionales ». Cette accroche, immanquable, en surplombe une seconde qui s’illustre de la silhouette d’un camping-car sur un panneau de bois à deux pans dont les mots « amis » et « bienvenue » sont lumineusement mis en valeur. Cette enseigne bien conçue retient immédiatement l’attention et le camping-cariste ne résiste pas à l’envie de franchir le seuil de ce commerce regorgeant de spécialités régionales.

Christophe Godard, ses apéritifs maison

Troussepinette, Gratte-Cul, Remède du Batelier et Pineau des Charentes sont, entre autres, les apéritifs maison proposés par Christophe Godard

Monsieur Godard, quelles sont les spécialités que l’on trouve dans votre épicerie ?

Ce sont avant tout des spécialités coulonaises et maraîchines. Nous proposons des apéritifs que nous fabriquons nous-même et dont certains sont mis en bouteille directement au magasin. Nos clients trouveront à la fois des produits très typiques tels que le Remède du Batelier, la Troussepinette, le Gratte-Cul mais aussi plus traditionnels comme le fameux Pineau des Charentes. Nous commercialisons également le célèbre pâté de ragondin, le farcis poitevin sans oublier la célèbre Mojette de Vendée, haricot blanc qui accompagne souvent le jambon régional. Enfin, nous avons un rayon confiserie où, là encore, c’est la Mojette en bonbon (chocolat et nougatine) qui est un produit très apprécié.

Comment est née cette idée de proposer un accueil tourné vers les camping-caristes ?

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Certains apéritifs sont mis en bouteille devant le consommateur

Très simplement. A l’occasion d’une sortie club, la FFACCC et son président sont venus déguster nos produits. C’est là que le président m’a proposé un partenariat, au travers d’une charte, et depuis je suis très satisfait d’accueillir les camping-caristes tout au long de l’année. Et pas seulement ceux adhérents à la FFACCC. Nous leur proposons une remise de 5% sur tous les produits de notre commerce.

Que représente, dans votre chiffre d’affaires, la part des achats réalisés par les
camping-caristes ?

C’est assez difficile de donner un pourcentage précis dans la mesure où, avec les pics d’activités saisonnières, on a du mal à identifier chaque part. Cependant, on peut évoquer 10 à 15% du chiffre d’affaires, uniquement avec les touristes en camping-car. En été, on travaille un peu moins avec eux et c’est hors-saison que le camping-cariste nous rend visite plus régulièrement. Il arrive que certains jours, 50% de nos recettes soit réalisés uniquement avec les touristes en camping-car.

On imagine sans peine que certains sont des clients réguliers. Y a-t-il des liens particuliers qui se tissent avec les camping-caristes ?

Effectivement, on voit chaque année et même plusieurs fois dans l’année revenir des camping-caristes satisfaits, fidèles. Cela crée des liens et c’est toujours un plaisir de les accueillir.

Ainsi s’exprime Christophe Godard sur son partenariat avec la Fédération Française des Associations et Clubs de Camping-cars. Cette même FFACCC, partenaire du Comité de Liaison du Camping-car qui oeuvrent ensemble pour le développement de ce mode de loisirs et de tourisme. Merci à Christophe Godard pour le temps qu’il nous a accordé et bon séjour à tous sur la commune de Coulon qui a récemment fait des efforts pour mieux accueillir les camping-cars.

ARETTE – LA PIERRE SAINT MARTIN
Le camping-car à la mode béarnaise

ACCUEILLIR LE CAMPING-CAR – 22.03.12

Le sourire au coin de l’œil, la démarche assurée et l’accent chaleureux , Pierre Casabonne est de ces maires humanistes et optimistes. Maire d’Arette dans les Pyrénées Atlantique, depuis 2001, président de la Communauté de communes de la vallée de Barétous depuis 2008, notre interlocuteur administre sans doute autant d’habitants qu’il accueille annuellement de camping-caristes entre le village d’Arette et la station de ski de la Pierre St Martin. Récit d’un béarnais heureux et entreprenant converti au camping-car.

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Pierre Casabonne

Pierre Casabonne, maire d’Arette et camping-cariste

Comment avez-vous découvert ce mode de loisirs et de tourisme qu’est le camping-car ?

De façon assez simple puisque ma sœur a acheté un camping-car et que j’ai tout de suite apprécié cette liberté de voyager et de découvrir les richesses des régions sans trop de contraintes. De temps en temps même, je lui emprunte. Je me suis rendu dans la région de Bordeaux et au Mont Saint Michel. En tant qu’élu je n’ai pas beaucoup le temps de planifier mes congés et même d’en prendre. Donc le camping-car représente l’outil idéal pour partir quelques jours au pied levé. C’est un réel plaisir que de savoir qu’un jour je peux être à un endroit et le lendemain à un autre. La France est tellement riche qu’au détour d’une route on peut tomber sous le charme d’un endroit et décider de s’y arrêter. Il y a dans la pratique du camping-car un sentiment de liberté et cela me plaît beaucoup. Je pense qu’à la retraite j’investirai dans un camping-car.

A vingt-trois kilomètres du bourg d’Arette se trouve la station de ski de la Pierre Saint Martin. Parlez-nous du développement de l’aire d’accueil pour les camping-cars que vous avez mise en place.

Aaire d’accueil pour les camping-cars

L’aire d’accueil pour les camping-cars à la station de ski connaît un succès grandissant et doublera prochainement sa capacité de stationnement

C’est parti de quelques « pionniers » qui sont venus avec leur véhicule à une époque où il n’y avait rien pour les accueillir. Je suis allé à leur rencontre pour savoir ce dont ils avaient besoin et nous avons fait évoluer l’aire progressivement par concertation avec les camping-caristes. En décembre 2001 nous proposions 4 places. Un an après nous en avions 16 supplémentaires et depuis décembre 2007 la station de la Pierre Saint Martin propose 40 places de stationnement avec prises de courant pour chaque véhicule et une aire de vidange des eaux usées et des eaux noires. Le développement de la fréquentation m’a énormément surpris dans la mesure où j’ai découvert qu’il y a un réseau de communication très développé entre les camping-caristes notamment grâce aux revues spécialisées et des sites internet comme le vôtre.

Alors justement parlons de l’aire de vidange. Vous êtes en montagne avec des conditions climatiques parfois rigoureuses, comment gérez-vous au quotidien le fonctionnement du service de la vidange ?

Jusqu’ici nous n’avons jamais eu de problème. La vidange fonctionne parfaitement dans la mesure où nous avons un service de déneigement qui passe chaque jour. Ensuite, la fosse de vidange est unique (eaux grises et noires) reliée à l’assainissement et elle se trouve dans le sol de sorte qu’il faut soulever une trappe pour accéder à la vidange. Notre préoccupation se porte plutôt sur la fourniture électrique car dans la station, pour des raisons de sécurité, nous ne pouvons pas stocker de bouteilles de gaz. Notre crainte c’est de vivre un phénomène de type tempête Xynthia qui priverait les usagers de courant pour se chauffer dans leur véhicule. Et pour le moment, hormis installer des groupes électrogènes, nous n’avons pas de solution. Mais jusqu’ici tout se passe bien et nous nous y employons.

 

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Une nouvelle aire de service pour les camping-cars a été créée dans le bourg d’Arette.

Depuis peu vous avez fait installer une seconde aire de vidange dans le bourg d’Arette, nous imaginons que c’est la rançon du succès.

Oui mais pas seulement. Il se trouve que la plupart des guides et le bouche à oreille situent une aire d’accueil et de service à Arette La Pierre Saint Martin sans distinguer bourg et station de ski. De fait, les utilisateurs ne cessaient de venir à la mairie en s’étonnant de ne pas trouver l’aire d’accueil pour les camping-cars. Et nous de leur expliquer qu’il fallait faire une vingtaine de kilomètres supplémentaires pour y accéder. De fait j’ai décidé la création d’une aire de service (vidange et fourniture en eau) dans le bourg avec un stationnement libre sur la grande place qui la jouxte. Cette aire est proche de tous les commerces ainsi que de quelques lieux touristiques comme le musée ou le vieux moulin. D’ailleurs la fréquentation des camping-caristes nous pousse à réfléchir au développement touristique sur la commune avec quelques projets.

Au fil de notre discussion on sent que vous êtes un homme de dialogue.

Oui, j’ai toujours privilégié le dialogue, la concertation et je continuerai à le faire notamment en ce qui concerne le développement de l’accueil des camping-caristes car c’est une population éduquée, expérimentée et sympathique qui ne demande qu’à être cordialement reçue et écoutée pour améliorer différentes petites choses qui font qu’un accueil répond aux besoins des utilisateurs.

Parlons de l’avenir. Fort de la popularité de l’aire de la Pierre Saint Martin vous avez décidé d’augmenter la capacité de stationnement sur la station de ski en créant un second parking.

Effectivement, nous sommes activement en train de travailler pour créer un second parking de 40 places avec des bornes électriques, toujours au pied des pistes car le succès est là et chacun se réjouit de pouvoir accueillir cette population qui participe indiscutablement à l’essor économique de la station. D’ailleurs je vous informe que nous augmenterons l’ampérage sur la totalité des emplacements pour le porter de 13 à 16 ampères, ceci afin de fournir un meilleur confort aux camping-caristes.

Merci monsieur le Maire d’avoir répondu à nos questions. Le C.L.C continuera de vous apporter son soutien et tout conseil en matière d’accueil des camping-cars

CDC DE L’ORBIQUET
Développer l’accueil des camping-cars !

ACCUEILLIR LE CAMPING-CAR – 10.04.11

C’est une région où la gastronomie propose et produit quelques-uns des fleurons nationaux mais aussi un pays où le cheval esquisse sa silhouette sur les vertes prairies au levant comme au couchant. Auréolée d’appellations, l’Auge compte depuis peu une nouvelle raison d’être visitée grâce à de nouveaux défenseurs et amis du camping-car.

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Le château de Préaux St Sébastien offre une vue des plus agréable aux camping-caristes (Crédit O.T. d’Orbec)

Guillaume Levêque

Guillaume Levêque, directeur général des services de la CdC de l’Orbiquet, artisan de cette initiative d’accueil et de développement touristique.

Empruntant son nom à une rivière, la communauté de commune de l’Orbiquet a décidé de tirer partie du développement de ce mode de loisirs et nous sommes remontés à la source pour rencontrer l’initiateur de ce projet déjà bien implanté.

Guillaume Levêque, vous êtes directeur général des services de la communauté de commune de l’Orbiquet, expliquez-nous comment est né le projet d’accueil des camping-cars.

Avant toute chose, je veux préciser qu’une communauté de commune est un ensemble de communes qui ont décidé de ne pas être concurrentielles. Le développement se fait autour d’un projet commun. Si on ne trouve pas de solution ensemble c’est chaque commune qui risque de mourir. Dans cette philosophie, les communes ont choisi d’investir dans une action touristique et de s’appuyer sur la richesse patrimoniale et gastronomique, à la fois de la Normandie, mais aussi du pays d’Auge et de cette région traversée par l’Orbiquet.
Notre projet est né très simplement en allant visiter le Salon des Véhicules de Loisirs au Bourget. Nous nous sommes trouvés face à un constat évident que le camping-car présente un fort potentiel touristique et que l’on ne peut pas ignorer ce mode de loisirs moderne et écologique.

Justement, parlez-nous un peu plus de cette région qui revendique également son potentiel touristique.

La Communauté de Communes de l’Orbiquet est au cœur du Pays d’Auge. En plus d’être une région d’élevage de chevaux nous y cultivons quelques spécialités avec pas moins de sept AOC que sont  le Pont – Lévêque,  le Camembert, le Livarot, le cidre, la crème, le beurre et le Calvados. Bien évidemment il n’était pas pensable de ne pas nous appuyer sur ces fleurons gastronomiques que chacun connaît et nous envie. Et puis notre CdC est aussi au sud de Lisieux, haut lieu touristique et composé de quelques communes attrayantes au centre desquelles se trouve Orbec avec son architecture normande ancienne. Le camping – cariste constitue une clientèle consommatrice de produits régionaux ; c’est donc un vecteur supplémentaire en terme de développement économico-touristique…

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Déjà existante, l’aire d’accueil de Préaux Saint Sébastien est désormais viabilisée avec une signalétique adaptée aux Camping-cars.

… et justement c’est à Orbec qu’est implantée l’aire de service pour les camping-cars. Pourquoi à Orbec et pas ailleurs sur la CdC ?

Je veux mettre l’accent sur le fait que nous avons réalisé une aire d’accueil technique et non de stationnement. Pour nous, il était essentiel de différencier les choses. Sur le plan culturel, Orbec est sans doute la commune la plus populaire après Lisieux ce qui ne veut pas dire qu’elle est à elle seule le point d’intérêt de la CdC de l’Orbiquet. Vous verrez que nous avons des communes moins grandes et très riches en histoire et en patrimoine.

Orbec présente aussi l’avantage d’être à 1h30 de Paris et très proche de l’A28. Certes, les camping-caristes n’ont pas nécessairement l’habitude d’emprunter les autoroutes cependant ce type de voie routière constitue un réseau rapide soit pour s’extraire de Paris soit pour y retourner. L’aire de service technique est donc logiquement à l’extérieur de la ville sur un axe Lisieux/A28. Elle est immanquable.

En revanche, bien que nous ne prenions aucune mesure discriminatoire vis-à-vis du stationnement du camping-car sur la commune et la CdC, nous avons souhaité que les aires de stationnement aménagées se situent ailleurs. Et cela rentre dans cet état d’esprit d’avoir un projet de développement commun. Ce sont donc les communes de Préaux Saint Sébastien et de la Folletière Abenon qui ont été retenues pour l’accueil diurne et nocturne.

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Crédit O.T. d’Orbec

Détaillez-nous un peu plus les centres d’intérêts de ces communes.
Préaux Saint Sébastien est la plus petite commune au sens démographique. 37 habitants seulement ! Il y règne un calme légendaire. Elle fut, il n’y a pas si longtemps, un lieu de pèlerinage très fréquenté où pas moins de 20 000 pèlerins se rendaient en procession. Face à la Mairie se situe un château, propriété d’un éleveur de chevaux. Cette commune était déjà visitée par les camping-caristes mais nous n’avions pas d’aire de stationnement viabilisée et matérialisée. C’est aujourd’hui chose faite avec deux emplacements.

Le cadre est verdoyant sur une petite place enherbée près de l’église, derrière la Mairie, avec des bancs et des tables pour le pique-nique.

Quant à la Folletière Abenon, l’aire de stationnement est en cours de réalisation. Nous avons retenu cette commune parce qu’elle est le point d’origine de la résurgence de l’Orbiquet, affluent de la Touques qui rejoint Deauville. L’Orbiquet est une rivière très pure, riche en poissons avec un fort débit. C’est même une jolie petite cascade ! Autre point d’intérêt, un château médiéval réaménagé à la Renaissance.

Sur le plan géographique on constate que les aires d’accueil sont au sud de la CdC alors qu’au nord aucune commune n’est touchée par ce projet. Pourquoi ?

L’Orbiquet traverse la CdC sur une ligne allant d’Orbec à Lisieux. Elle est doublée par une route qui draine naturellement le flux touristique vers les communes qui la bordent ou en sont traversées. Le camping-cariste passera donc naturellement par ces endroits. De plus, la proximité de la départementale occasionne des nuisances sonores qui ne sont pas compatibles avec le calme que recherchent les camping-caristes. Alors qu’au sud de la CdC, le flux touristique a tendance à s’évacuer, soit vers l’A28 depuis Orbec soit se diluer dans la campagne environnante sans aucune maîtrise pour nous. Voilà pourquoi Préaux Saint Sébastien et la Folletière Abenon, qui boucle la CdC dans ses extrémités sud, ont été choisies.

aire-cc-02Nombreuses sont les communes qui se réfugient derrière l’argument que le camping-car est un véhicule qui peut nuire à l’environnement. Visiblement la CdC de l’Orbiquet a choisi de placer ce véhicule de loisirs au cœur de la nature ? Qu’est-ce qui vous a influencé positivement ?

Il n’y a aucune raison de penser que le camping-car soit incompatible avec une démarche écologique et environnementale. Il est équipé de tous les accessoires pour être autonome et retenir ses déchets à bord. Personnellement, j’ai pratiqué la voile et je trouve que les camping-caristes ont les mêmes besoins que les navigateurs. A savoir trouver un port d’attache pour vidanger et refaire le plein en eau propre et en denrées alimentaires. Et que je sache, les voiliers ne sont pas exclus de stationnement ni de navigation.

Parlons à présent budget, quel fut le coût d’un tel aménagement ?
La CdC représente 35 salariés dont 18 à plein temps pour un budget de 7 millions d’euros. La réalisation de ce projet a nécessité un budget de 80 000 euros dont presque la totalité a été investie dans la station d’accueil technique d’Orbec qui comporte une plateforme de vidange, une borne sanitaire et de distribution d’eau propre ainsi que trois places de stationnement afin de permettre à chacun de ne pas rester sur la route en attendant qu’un utilisateur ait terminé la vidange de ses réservoirs.

Ce coût est assez élevé pour notre CdC. Cependant nous estimons que le jeu en vaut la chandelle et nous espérons en être récompensé dans les mois et les années qui viennent.

En marge de cette interview, il faut noter que la Commune d’Orbec se dotera courant 2011 d’une aire de stationnement diurne et nocturne d’une capacité de 8 places.

LE DÉPARTEMENT DE L’AISNE
Mobilisé pour accueillir le camping-cariste

ACCUEILLIR LE CAMPING-CAR – 30.04.10

Catherine Duménil, Responsable Développement Hôtellerie – Hôtellerie de Plein Air à l’Agence de Développement et de Réservation Touristique de l’Aisne, revient sur la prise en considération de la clientèle camping-cariste et les réponses apportées au niveau de son département.


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P8040143-189x249Comment le département de l’Aisne en est il arrivé à identifier le camping-car comme un touriste à part entière ?

Le dernier Schéma de Développement et d’Aménagement Touristique de l’Aisne (SDATA) a mis en relief trois axes prioritaires. Le premier de ces axes concerne le développement de l’hébergement marchand, moteur de l’économie touristique, jugé comme indissociable du développement touristique.  La politique d’accueil des campings caristes fait partie de cet axe.

Consciente de l’enjeu que peut représenter cette clientèle en retombées directes et indirectes, l’Agence de Développement et de Réservation Touristique de l’Aisne (A.D.R.T., ex Comité du Tourisme) a effectué un état des lieux de l’existant. Il en est ressorti que notre offre est présente principalement sur terrain de camping. En dehors de ces équipements, elle est quasi inexistante. En 2007, une seule aire privée avec borne de services uniquement dédiée aux campings caristes était en place, alors que nos campings accueillent de plus en plus de campings-caristes. Des exploitants agricoles adhèrent à des réseaux tels France Passion ou Camping car d’hôtes, mais cette offre reste marginale.

Fort de ce constat, nous avons estimé nécessaire de développer trois types d’espaces : des aires de stationnement nocturnes de moins de 5 places avec aménagement paysager, des aires de service et des places de stationnement diurne en ville ou près des sites touristiques.

J’ai participé à un colloque organisé à Bar-le-Duc en avril 2007 qui m’a permis de mieux appréhender la demande de cette clientèle et surtout d’avoir des contacts intéressants avec ce milieu ; notamment avec M. Claude Levêque, président de la Fédération Française des Associations et Clubs de Camping-Cars avec qui nous avons établi un partenariat et qui a été de bons conseils.

Comment une Agence de Développement et de Réservation Touristique peut-elle intervenir et mettre en oeuvre le développement de l’accueil du camping-car sur son territoire ?

Notre agence n’a pas fait d’appel à projets, nous avons simplement sensibilisé des collectivités, des prestataires privés qui disposaient de lieux propices à l’accueil de camping-caristes. Nous avons mandaté le cabinet Traces TPI pour une mission conseil auprès des prestataires privés et de collectivités favorables à la mise en place de lieux d’accueil. Au total, 9 sites ont fait l’objet d’une mission individuelle ; il a été remis aux prestataires un document opérationnel permettant l’aménagement d’une aire d’accueil (schéma d’organisation, estimatif et recette prévisionnels, entre autre).

Il est important de signaler que cette mission a été validée et financée par le Conseil Général de l’Aisne, partie prenante dans cette opération.

Aujourd’hui quel est l’état de l’aménagement et le résultat des actions qui ont été impulsés par l’Agence de Développement et de Réservation Touristique ?

L’année 2010 devrait voir l’ouverture :
– d’aires dédiées avec bornes de services à Château-Thierry (13 places en bord de la Marne), Condé en Brie (4 places), Chavignon chez un apiculeur (5 places), Coucy-le-Château ville basse (5 places), Corbeny (5 places), Villers-Cotterêts
– de places de stationnement nocturne/diurne à Bruyères-et-Montbérault (4 places), Laon ville haute médiévale (13 places) et Longpont.

Ces sites ont une position stratégique de choix (localisation au regard des flux de clientèle, situés à proximité ou sur place de sites à forte notoriété).
Bien que ce soient des projets de petites capacités, qui d’un point de vue administratif relèvent pour la majorité d’une déclaration préalable et non d’un permis d’aménager, nous avons été confrontés à des problèmes liés à l’urbanisme : un projet a été retardé, un site n’a pas été autorisé.

Le cabinet a terminé sa mission en 2009, mais celle de l’A.D.R.T. continue afin d’atteindre l’objectif de départ que nous nous étions fixés : mettre en place un maillage territorial au regard des flux de clientèles, éviter la sur-densité des offres et implanter des aires de petites capacités (moins de 5 places) en prenant soin à l’intégration paysagère. A ce jour je travaille sur 5 nouveaux sites.ailette_center_parcs_centre_du_domaine_droit_center_parcs-280x185

Pourquoi le camping-cariste est un touriste qui prend part au développement local pour un département comme l’Aisne ?

L’Aisne est une synthèse d’atouts paysagers, culturels, gastronomique qui en font une destination touristique, caractérisée par la richesse de ses terroirs.

Du nord au sud, la Thiérache bocagère, frontalière avec la Belgique, célèbre pour son fromage le maroilles et ses églises fortifiées ; le Saint-Quentinois, terre de tradition textile, Saint Quentin, Ville d’Art ; le Laonnois Soissonnais, écharpe centrale du département, composé de sites touristiques marquants, deux Villes d’Art et d’Histoire Laon et Soissons, le Chemin des Dames, la forêt et l’abbaye de Vauclair, Coucy-le-château et la forêt de Saint-Gobain, la vallée de l’Aisne ; Le Valois, région de Villers-Cotterêts, la forêt de Retz ; l’Omois, région de la Vallée de la Marne, patrie de Jean de La Fontaine et zone AOC Champagne.

Plus de 2 000 km de sentiers de randonnée balisés accessibles à pied ou en VTT sillonnent notre département. L’environnement y est préservé, les sorties nature y sont nombreuses et variées.

Nous disposons de nombreuses exploitations agricoles qui proposent des produits locaux fabriqués dans le plus pur respect des traditions et du savoir-faire local : miel, cidre, terrines, apéritifs à base de fruits rouges, haricots de Soissons … mais aussi issu de l’agriculture biologique. Et comme précisé précédemment, 2 stars d’A.O.C. que sont le maroilles et le champagne !

Notre département est situé à proximité de bassins émetteurs de clientèle : à un carrefour entre l’Ile de France, le Nord Pas-de-Calais et la Champagne-Ardenne. Nous sommes au centre d’une zone de chalandise de plus de 90 millions d’habitants dans un rayon de 300 km.
Notre desserte routière est excellente : A26, l’autoroute des anglais qui draine les clientèles britanniques et bénélux ; axe 4, franciliens de l’est et du sud-est de la France, l’Allemagne ; N2, la « route Charlemagne » utilisée par le bénélux et l’Ile de France ; la D1 qui relie le département du nord au sud.
Ainsi, en raison des atouts et du potentiel évoqués précédemment, le groupe Pierre et Vacances a choisi l’Aisne pour l’implantation de son 3ème Center Parcs en 2007.

Le touriste est en majorité de passage, une part importante effectue des étapes ou des courts séjours.

Le camping cariste est un consommateur à part entière, adepte de produits du terroir, amateur de culturel, d’histoire, de randonnée. Il circule toute l’année, en dehors des périodes scolaires.

Vous comprendrez aisément l’intérêt pour un département comme le nôtre de mettre en place des équipements répondant aux attentes des camping-caristes.Crédit photos :

Coucy-le-Château, M. Lefevre – Center Parcs de l’Ailette, Center Parcs – Catherine Duménil, A.D.R.T. 

Les meilleurs acteurs du tourisme durable

ACCUEILLIR LE CAMPING-CAR – 19.11.09

Tel est le point de vue de Xavier Louy, délégué général de l’association des « Plus beaux détours de France » qui édite chaque année un guide éponyme distribué à 185 000 exemplaires*.

detours-france_article


vignette-interviewDe quelle manière la pratique du camping-car peut-elle contribuer à l’aménagement du territoire ?

Actuellement, notre tourisme est trop concentré puisque l’on sait que 80 % des touristes séjournent sur seulement 20 % du territoire. Cette situation est préjudiciable tant d’un point de vue économique qu’environnemental. Les camping-caristes sont des touristes itinérants curieux qui cheminent quasiment en toute saison à travers l’ensemble de la France. À ce titre, ils constituent pour les opérateurs touristiques une excellente solution pour mieux répartir les flux sur le territoire, notamment dans les zones rurales moins fréquentées. Cette clientèle haut de gamme contribue par ailleurs au développement économique des villes et villages où ils font étape puisqu’ils consomment de façon substantielle des produits du terroir, de la culture, du loisir, etc.

Avez-vous constaté une évolutiondes mentalités à leur encontrede la part des collectivités locales ?

Indéniablement car le camping-car est un phénomène de société. Si cette pratique touristique n’a pas toujours été, par le passé, comprise par certains décideurs, les collectivités ont révisé leurs jugements en faveur de cette clientèle discrète, calme et soucieuse de l’environnement qui contribue au développement local. Nous avons recueilli beaucoup de témoignages en ce sens à la fois de la part des maires, des commerçants, des gestionnaires de sites, etc.

Comment votre association participe-t-elle à cette logique de “tourisme durable” ?

La vocation de notre réseau est de faire prendre conscience que l’Hexagone dispose d’un potentiel touristique fantastique. Plus de 90 % de notre territoire mérite d’être visité. Encore faut-il le faire savoir et présenter les atouts des sites moins connus du grand public et des petites villes de la France profonde qui regorgent de curiosités et d’intérêts. Notre guide, actualisé chaque année, ainsi que notre site internet, contribuent à cette connaissance. Nos cent plus beaux détours offrent les avantages de la ville – des commerces, des parkings, de la gastronomie, de la culture… – et de la campagne – pas d’embouteillage, une nature préservée, de l’espace, une qualité de vie… – sans leurs inconvénients. Cette sélection est en quelque sorte la quintessence de ce que recherchent les camping-caristes.

Avez-vous intégré dans votre guide des informations les concernant tout particulièrement ?

Grâce au questionnaire inséré en fin de guide, nous nous sommes rendus compte que plus d’un tiers des réponses proviennent des utilisateurs de camping-car ! Pour répondre à leur demande, nous indiquons désormais les emplacements des aires de services et de stationnement. Nous réfléchissons également à la conception d’itinéraires régionaux qui leur seraient dédiés, à l’image de ce que l’on fait déjà pour les randonneurs et les cyclotouristes.

*soit le deuxième guide le plus diffusé en France après le guide Michelin

Mise en avant Mode d'emploi des camping-car

comité de liaison du camping-carLE CLC AU SERVICE DES TERRITOIRES

Le Comité de liaison du camping-car défend les intérêts liés à l’utilisation des camping-cars sous tous ses aspects et particulièrement l’accueil de ces véhicules…